
Réponse au Comité interministériel de la mer (CIMer)
Les pêcheurs de loisir et sportifs ainsi que les plaisanciers ne doivent pas devenir les vaches à lait du financement du littoral.
À l’issue du Comité interministériel de la mer (CIMer) présidé par le Premier ministre, l’hypothèse d’une « contribution des usagers du littoral au financement du littoral » a été évoquée. Si le principe de solidarité environnementale peut être entendu, nous alertons solennellement le gouvernement contre toute velléité d’instaurer de nouvelles charges ou redevances ciblant la plaisance, la pêche de loisir et sportive.
Les plaisanciers et pêcheurs de loisir et sportifs, contribuent déjà de manière significative à l’économie des territoires littoraux, au maintien des emplois portuaires, à la surveillance des zones côtières, ainsi qu’à la sensibilisation à l’environnement marin. Ils financent déjà ports, mouillages, immatriculations, sécurité en mer et permis. Alourdir leur contribution reviendrait à affaiblir un secteur populaire, accessible et non marchand, fondé sur la liberté d’accès à la mer.
Un signal dangereux pour un secteur fragile
Dans un contexte de hausse généralisée des coûts (énergie, entretien, inflation portuaire, matériel de pêche, accastillage…), une contribution supplémentaire, même marginale, serait un mauvais signal adressé à des usagers déjà précarisés et sous contraintes croissantes, et risquerait d’accélérer la désaffection pour la plaisance, particulièrement chez les jeunes générations. Ce serait aussi affaiblir le tissu associatif local, pilier du lien social et de l’éducation maritime dans de nombreux ports.
Nous rappelons que les enjeux du financement du littoral doivent relever d’une politique cohérente d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement, mobilisant l’ensemble des acteurs économiques et institutionnels, et non uniquement les particuliers qui pratiquent une activité de loisir, souvent de manière modeste.
Une exigence de concertation
Nous demandons l’ouverture immédiate d’une concertation avec les représentants de la Confédération Mer et Liberté, avant toute évolution réglementaire ou budgétaire.
Les usagers de la mer sont prêts à participer à la préservation du littoral, mais dans la justice, la transparence et le respect de leurs réalités sociales.